Un regard sur soi
Pour faire suite au travail d’observation plier, replier, déplier, j’ai entamé une série autour de l’autoportrait : une mise à nu.
J’ai posé un regard sur mon corps. J’ai observé les traces du temps sur ma peau, les courbes et contre-courbes, les plis, les rides, les vergetures, la cellulite et la peau d’orange. C’est un travail face au miroir. Je me suis aidée de photos en selfies pour toutes les parties que je ne peux pas voir (le dos, les fesses, la nuque).
Ce travail est comme un inventaire de parties de mon corps. Je n’ai pas cherché à sublimer les imperfections, je n’ai pas cherché à gommer les traces du temps, j’ai simplement regardé et dessiné ce que je voyais. J’ai observé mon corps et l’ai reproduit fidèlement, sans tricherie et en portant un regard bienveillant sur ce que j’observais.
S’observer et se dessiner
Se regarder c’est apprendre à s’aimer, apprendre à s’accepter tel que l’on est.
Dans ce travail d’observation, j’ai reproduit des morceaux de moi, en noir et blanc, au graphite sur papier. J’ai tenté d’être au plus près de la réalité. Lentement caresser le papier de la pointe sèche d’un crayon. Tracer et inscrire des bouts de corps sur du papier, à la façon d’un puzzle, sur des formats allant du 20x30cm au raisin (50x65cm).
Comme Un paysage intime
Prendre le temps de s’observer enfin a été un moment de tendresse face à mon corps. Prendre le temps de regarder, ne pas juger. Décider de ce que je voulais montrer par le dessin. J’ai travaillé la texture de ma peau, mes poils, mes traces, mes cicatrices, mes grains de beauté, mes taches. J’ai dessiné mon corps sur le principe du dessin naturaliste.
Cette introspection posée sur le papier est comme un paysage intime. Voir le corps comme on parcours un paysage, l’autoportrait comme une mise à nu.